Ici vous pouvez lire en intégralité la nouvelle à l’origine du projet. Elle est présentée en cinq parties, sous forme de chapitres. Très bonne lecture et bon voyage.
Toutes remarques et critiques constructives sont les bienvenues. On compte sur vous !
KILDA
1- Bàgh a’Bhaile
« Où vas-tu McGregor ? »
La question sonna comme une déflagration aux oreilles du vieil homme. Celui-ci soupira et s’arrêta. Mais il ne se retourna pas. Il n’en avait pas besoin pour ce qu’il avait à dire.
« Je vais à la pêche et j’irai quoi que tu me dises Carrick. Je n’ai pas l’intention d’attendre que nous mourions tous de faim pour tenter quelque chose.
– Tu es inconscient ! On en a déjà parlé hier matin au Conseil. Tu sais ce qu’on en pense ici. Et puis, pourquoi n’as-tu pas attendu le Conseil du jour pour nous faire part de ta volonté de braver les intempéries ?!
– Justement pour éviter une discussion que je sais stérile. J’ai pris ma décision, jeune homme, et rien de ce que tu me diras ne pourra ébranler ma détermination.
McGregor enfonça la tête dans ses épaules et remonta le col de son manteau. Il frissonna. Bàgh a’Bhaile était encore endormi. Le matin perçait à peine une épaisse couche de brouillard qui plongeait la petite île d’Hirta dans une ambiance morbide.
« Tu voulais nous éviter ? Tu joues cavalier seul maintenant ? Tu n’as pas confiance dans le Conseil ? Depuis le temps que nos pères vivent ici, tu crois que nous ne pouvons pas nous en sortir c’est ça ?!
De la colère perçait dans la voix de Carrick qui fit quelques pas en direction du vieux McGregor. Il croisa les bras devant sa poitrine et lança d’une voix cinglante :
« Tu pourrais te retourner quand je te parle ! »
Sans répondre, le vieil homme se retourna lentement pour faire face à son interlocuteur.
Il dévisagea un instant le jeune homme élancé et vigoureux qui lui faisait face. Il devait avoir trente ans environ, séduisant avec ses cheveux noirs en bataille, ses yeux sombres, sa barbe bien taillée. Sa dextérité à la chasse, son audace et son charisme lui valaient la reconnaissance des hommes et l’admiration des femmes. Sans se laisser démonter par la colère qui brillait dans les yeux de l’homme, McGregor reprit d’une voix douce :
« Écoute Carrick, je connais ton avis et celui des autres sur notre situation. Je ne cherche pas du tout à jouer cavalier seul comme tu dis. Mais écoute-moi avant de m’interrompre, ajouta-t-il voyant que le jeune homme ouvrait la bouche pour protester.
– Vas-y, explique-toi.
– Et bien, nous avons tous conscience que la situation est compliquée. Ce brouillard persiste et s’il ne se lève pas bientôt, nous allons tous mourir de faim. Les réserves s’épuisent et l’humidité va faire pourrir les quelques cultures que nous avons. Quant à la chasse, n’en parlons pas : aller traquer les fous ou les macareux sur les falaises, c’est suicidaire.
– Aller à la pêche ne l’est pas peut-être ?! Comment crois-tu quitter l’île dans cette purée de poix ?! Tu vas t’échouer sur les récifs et il n’y aura personne pour venir te sauver ! Ce n’est pas parce que tu es le meilleur marin de l’île que tu dois risquer de te noyer. Nous avons besoin de toi, ici. Avec nous.
– Tu préfères que je ne tente rien et que nous mourions tous de faim ?
– Nous pouvons encore trouver des œufs.
– Sur les falaises ? Trop risqué, rétorqua McGregor. Je suis convaincu que si je parviens à quitter l’île, je pourrais trouver du soleil un peu plus loin et pêcher tranquillement. J’ai toujours su me retrouver dans les tempêtes, l’océan ne m’a jamais trahi, il a toujours été à mes côtés.
– La confiance t’aveugle vieil homme !
– Non. Je sais ce que je fais, je renoncerai si je sens qu’il n’est pas possible de quitter Hirta. Laisse-moi partir maintenant, les autres vont se réveiller bientôt.
– Et tu crois que tu peux y arriver seul ?! se moqua Carrick sceptique.
– Je dois y aller seul. Les conditions l’imposent. À deux, nous serions trop lourds, je ne dois négliger aucun détail.
– Alors laisse-moi y aller à ta place. Je suis plus jeune, j’ai plus de forces et je me débrouille aussi sur l’eau.
– Non, Carrick. Tu vas rester là et tu ne diras pas que je suis parti, fit le vieil homme d’une voix sereine.
– Tu es complètement fou McGregor ! siffla le jeune homme agacé par l’obstination du vieux marin.
– Pense à Erin. Tu veux qu’elle te perde ? Ou tu veux peut-être qu’elle meure de faim ? Elle est jeune, elle a l’avenir devant elle. J’ai soixante ans, j’ai largement entrevu ce que la vie peut offrir aux Hommes, Carrick.
Le jeune homme resta silencieux, les yeux fixés sur le visage ridé et la barbe hirsute de McGregor. Il voyait dans ses yeux bleus toute sa détermination à braver l’océan, son « meilleur ami » ainsi qu’il aimait à l’appeler habituellement. Enfin, il soupira et baissa les yeux vers le sol. McGregor sentit qu’il avait vu juste en évoquant Erin. Carrick allait accepter.
– Très bien, vas-y. Tu as peut-être raison. C’est peut-être notre seule chance de salut. Avec quelle barque y vas-tu ?
– Kilda. C’est pour le bien de la Communauté, répondit doucement le marin.
– Pars, avant que je ne change d’avis et que je ne réveille tout le village.
– Merci, Carrick. Je reviendrai avec des poissons, on n’aura plus faim, tu verras.
– Adieu, répondit Carrick en haussant les épaules l’air maussade.
2- Au large
McGregor se détourna et descendit vers la petite crique dans laquelle étaient amarrées les frêles embarcations utilisées lors des rares expéditions en mer. L’océan était en effet toujours agité par ici, c’est pourquoi les hommes d’Hirta évitaient autant qu’ils pouvaient de s’y risquer. Car même lorsque celui-ci était calme, il pouvait changer très vite et devenir menaçant. Retrouver l’île était alors quasiment impossible. McGregor y était arrivé une fois dans le passé. Il était sorti pêcher sous un beau soleil d’été. Mais l’orage l’avait vite rattrapé. C’est sur une mer démontée qu’il avait dû user de toute son habileté pour regagner Bàgh a’Bhaile.
Le vieil homme haussa les épaules en s’installant dans la barque. A quoi bon se souvenir du passé maintenant ? Les choses étaient différentes aujourd’hui, la Communauté avait faim. Il fallait tout faire pour trouver de la nourriture, ce brouillard noyait l’île depuis trop longtemps désormais. S’il ne tentait pas de sortir, il le regretterait jusqu’à la fin de ses jours. Alors autant risquer le tout pour le tout.
McGregor vérifia son équipement. Le filet était assez grand pour ramener de quoi tenir un bon moment, jusqu’à ce que les brumes se lèvent et qu’ils puissent alors reprendre leur vie d’avant. Satisfait, le vieil homme désarrima l’embarcation et saisit fermement les avirons. Il se sentait fort, il savait exactement où il devait passer pour éviter les récifs. Tout irait bien, il n’avait jamais abîmé un seul bateau. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait s’échouer.
Le vieil homme se mit en chemin. A peine s’était-il éloigné de quelques mètres de la côte que la visibilité lui manquait déjà. Il ne pouvait qu’imaginer dans ce matin poisseux les falaises qui s’élevaient autour de lui. Il entendait les sinistres cris d’oiseaux invisibles, planant dans les airs, vers les hauteurs rocheuses. Laissant son instinct le guider, McGregor attrapa habilement un courant qui menait vers le large. Il écoutait l’océan, sa vue lui étant inutile. Il connaissait par cœur les récifs acérés qui entouraient Hirta, il n’avait pas besoin de les voir pour sentir leur présence menaçante autour de lui. Il tendit l’une de ses rames qui heurta un rocher. De toutes ses forces, il donna un coup sec, afin de s’éloigner encore davantage de cet obstacle qui aurait pu lui être fatal. L’embarcation reprit sa vitesse. Il était passé. Il évita encore quelques récifs, tout aussi adroitement, démontrant sa grande maîtrise de la navigation autour des côtes de l’île. Ce n’était pas pour rien que Carrick avait reconnu qu’il était le marin le plus doué de Bàgh a’Bhaile.
McGregor sourit. Il avait passé la zone la plus dangereuse. Rien ne pouvait plus lui arriver désormais. A droite, perdue sous d’étouffantes couvertures de brume, McGregor devinait la présence de l’étroite île de Dùn qu’il devait dépasser avant d’atteindre le large. Par chance, les flots étaient calmes, seul le manque de visibilité tempérait les ardeurs du vieil homme qui avançait avec prudence. Les minutes passaient lentement, McGregor se laissant guider par les murmures de l’océan. Il se sentait heureux, étrangement détendu. Comme s’il était enfin en accord avec sa pensée.
Ses derniers jours au village avaient été difficiles. Lors des Conseils au cours desquels la voix de chacun comptait dans la prise des décisions quotidiennes, il était resté souvent silencieux. Beaucoup plus qu’à son habitude. Ses pensées étaient au large. Il savait que si le brouillard ne se levait pas très vite, leur seule chance de survie était de prendre la mer et d’espérer une pêche miraculeuse.
3- Une pêche miraculeuse
Comme au sortir d’un long voyage souterrain, McGregor eut une sensation qu’il n’avait plus ressentie depuis quelques temps. Quelque chose dont il avait oublié la saveur et l’agréable chaleur. Quelque chose de doux qui le revigorait, aussi délicat et sensuel que la caresse d’une femme. Le vieux marin ouvrit les yeux et sourit. Le soleil était là. Il brillait au zénith au milieu d’un ciel immaculé.
« Et voilà Carrick, je t’avais bien dit qu’au large il y aurait du soleil ! » cria-t-il en éclatant d’un rire joyeux.
McGregor se retourna et vit derrière lui la sombre masse du brouillard qui enveloppait toujours l’archipel, comme un linceul sur le corps d’un défunt. Il haussa ses sourcils broussailleux et se gratta la tête sous sa casquette puis commença à se mettre au travail. L’océan était à ses côtés, il n’avait pas peur.
Il repéra aussitôt une zone où il pensait pouvoir trouver du poisson en observant le vol et les piqués des oiseaux marins dont le repas était un splendide ballet à observer, à mi-chemin entre deux infinis.
Il s’autorisa quelques minutes de répit devant cette chorégraphie, puis jeta son filet à l’eau. Il le sentit rapidement s’alourdir et il le remonta avant qu’il n’en ait plus la force. Il mit les poissons qui frétillaient désespérément dans les caisses en bois qui se trouvaient dans son embarcation. Après quoi, il relança son filet pour renouveler l’opération. Il voulait en ramener le plus possible sur Hirta. Si les oiseaux le laissaient tranquille. A présent c’étaient eux qui tentaient de le faire échouer, lui dérobant les poissons arrachés à l’océan. McGregor les chassait tant bien que mal avec ses bras ou à coups d’avirons, mais ceux-ci lui échappaient toujours, moqueurs, et revenaient dès que le vieil homme avait le dos tourné. L’épuisant manège se reproduisit pendant toute la pêche et McGregor devait lutter contre les volatiles toujours plus nombreux, qui surgissaient des cieux pour s’emparer de son butin. Lorsqu’il eut rempli son embarcation qui s’enfonçait sous le poids des provisions, le marin se remit en route, sans perdre plus de temps. L’après-midi semblait bien avancé déjà. Son estomac sonnait creux mais il devait se hâter avant la nuit. Il se mit à ramer avec énergie, pour tenter de semer les oiseaux qui fonçaient toujours sur son embarcation, tentant de saisir un poisson au passage.
« Allez-vous en ! cria McGregor. Des poissons il y en a plein l’océan, vous pouvez me les laisser ceux-là ! Ils sont à moi ! Allez pêcher les vôtres et laissez-moi les miens ! ».
Mais les volatiles firent la sourde oreille et continuaient leur pillage.
Excédé, le vieux McGregor se leva, tenant fermement une rame dans sa main. Il avait repéré une mouette qui décortiquait un poisson à l’avant de son embarcation. En silence il s’avança vers elle et leva la rame au-dessus de sa tête. D’un geste vif, il l’abattit de toutes ses forces sur l’oiseau dont le cou craqua. Une gerbe de sang jaillit et dans une pirouette ridicule, le volatile s’abîma en mer. Du sang se répandit dans l’eau.
D’un seul coup, les autres oiseaux s’envolèrent, comme si la mort d’un de leurs congénères leur avait fait prendre conscience de la présence de l’homme jusqu’alors ignorée. McGregor se retrouvait enfin débarrassé de ses encombrants compagnons de pêche.
« Pas trop tôt. Dommage qu’ils ne m’aient pas écouté tout à l’heure. Dieu ait son âme à ce voleur là. Et maintenant en route mon vieux ! Y a du chemin à faire ! ».
4- Dans la brume
McGregor reprit sa navigation, ramant courageusement sur l’océan qui consentait à rester calme. Le vieux marin accéléra l’allure. Il lui tardait désormais de rentrer et de pouvoir décharger sa cargaison. Tant que le jour tenait et que l’océan ne s’agitait pas trop, rien ne pourrait lui arriver. Le soleil avait commencé sa chute vers l’horizon, lorsque McGregor atteignit les premiers lambeaux de la brume qui étouffaient toujours l’île.
« Satané brouillard, il ne va pas bientôt se lever ? » murmura le marin.
Celui-ci cracha par-dessus bord pour se donner du courage au moment d’affronter une nouvelle fois les côtes d’Hirta. Son habileté serait remise à l’épreuve. Il lui faudrait encore beaucoup d’énergie et d’ingéniosité avant de rallier Bàgh a’Bhaile. Le plus dur était devant lui, dans ces récifs invisibles et ces falaises abruptes, inhospitalières. Lentement, Kilda progressait dans la brume et McGregor se crispait. Il devinait déjà la présence des premiers récifs, véritables remparts.
« C’est pas bon du tout ça, faut que je me calme. Si je suis comme ça, je vais me planter en beauté ! Allez mon vieux, tu es sur l’océan, il ne peut rien t’arriver… »
En fait, le vieux marin était anxieux pour une bonne raison. Son embarcation était beaucoup plus lourde que lorsqu’il était passé le matin entre les récifs. Aurait-il la force de guider Kilda à bon port ? La jeunesse et la force de Carrick auraient été précieuses dans ces moments là… McGregor secoua la tête comme pour chasser ses doutes et ralentit l’embarcation en tirant sur les rames qu’il bloqua un instant. Satisfait de sa manœuvre, le vieil homme sourit.
« La panique et la peur sont décidément les meilleures ennemies de l’Homme. Si je suis passé dans un sens, je dois pouvoir passer dans l’autre ! L’océan ne me fera pas ce coup là, on se connaît trop bien lui et moi. »
Il le connaissait par cœur ce chemin. Il ne pouvait pas se tromper.
Il évita un premier récif aisément avant de chercher un courant qui le ramènerait vers la crique. Il évita de justesse un second récif dont il avait sous-estimé la taille et se glissa dans une onde favorable. Si tout allait bien, il toucherait terre dans quelques minutes. Sans réfléchir, McGregor tendit une rame pour s’écarter d’un rocher qu’il savait se trouver non loin, sur sa droite. L’embarcation dévia légèrement de sa trajectoire et contourna l’obstacle sans difficulté.
Soudain, alors qu’il pensait avoir fait le plus dur, il vit surgir au milieu des nappes de brouillard un rocher qui se dressait droit devant lui. McGregor fronça les sourcils et jura. L’embarcation arrivait trop vite et était trop chargée pour s’arrêter. Le vieil homme se rua sur le gouvernail et tira de tout son poids la poignée vers la droite. Il espérait ainsi éviter une collision fatale. La manœuvre était bien vue mais McGregor avait attendu une seconde de trop. L’embarcation amorça son virage mais son poids était trop lourd et le vieil homme sentit la roche racler la coque. Celle-ci craqua dans un gémissement plaintif. Horrifié, McGregor continuait à peser de tout son poids pour contrebalancer celui de l’embarcation.
« Merde ! » s’exclama le vieil homme.
Il se précipita de l’autre côté pour évaluer la gravité de l’avarie. Un coup d’œil suffit pour lui montrer qu’il avait échappé au pire. Juste au dessus de la ligne de flottaison, le bois était largement entaillé mais il n’était pas percé. La manœuvre avait sauvé l’embarcation et sa cargaison. Kilda était touché mais pas coulé.
« J’ai eu chaud ! dit-il à haute voix. Un peu de plus et… ».
Sans perdre de temps à finir sa phrase, il se remit aux commandes de l’embarcation pour en terminer. Il avait hâte de retrouver la terre ferme désormais. Il n’y avait pas de seconde chance avec l’océan.
5- Seul
Tous les sens en éveil, McGregor ramait avec une extrême prudence au milieu du brouillard et de l’humidité. Il n’y avait pas un bruit et McGregor se surprit à penser qu’il était dans un cimetière. Nulle âme qui vive, excepté lui-même, ainsi que quelques poissons qui gigotaient encore sans grande conviction dans les caisses de bois. Le vieil homme se fraya un chemin entre deux récifs dangereux dont il connaissait avec précision l’emplacement.
C’est alors qu’une secousse tira McGregor de sa concentration. Un choc sans grande force, qui se produisit à l’avant de l’embarcation. Englué dans la brume, le marin n’avait rien vu. Il se redressa et haussa les sourcils, étonné par ce qu’il venait de voir. C’était une barque qui l’avait heurté. Il la reconnu aussitôt.
Il s’agissait de Soay, l’une des embarcations des insulaires. Son amarre s’était sans doute rompue et le bateau avait ensuite dû dériver au gré des courants, balloté par les vagues, sans maître pour le raccompagner vers le rivage.
« Ben ça alors, comment vais-je pouvoir la ramener moi ? Je suis trop chargé et je n’ai rien pour l’attacher. C’est curieux quand même qu’elle se soit ainsi détachée, il faudra que je vérifie les autres quand je serai arrivé, se dit le vieil homme qui pensait à haute voix ».
Il réussit à repousser Soay sur le côté et à reprendre sa route. Tant pis pour l’embarcation, sa cargaison était plus importante, il était inutile de prendre des risques. Peut-être parviendrait-il à la retrouver et à la rapporter plus tard, lorsque le temps serait un peu plus propice pour ce genre d’opération. Si un jour le brouillard se dissipait.
McGregor se remit à ramer, son attention redoublée. Il avait parcouru l’essentiel du chemin qui le séparait de la crique, lorsque son regard fut attiré par une forme allongée qui flottait au pied d’un rocher. Intrigué, le vieil homme tenta de se rapprocher davantage en gardant toutefois ses distances avec les récifs, qu’il savait particulièrement traîtres. Plissant ses yeux, McGregor observa un instant la forme allongée.
D’un coup, il se rejeta en arrière, détournant son regard de la vision qu’il venait d’avoir.
« Mon Dieu ! Seigneur Dieu ! » Fit-il en se signant plusieurs fois avec frénésie. « Ce n’est pas possible… Mon Dieu, quelle horreur !».
Il avait devant lui un cadavre, le visage plongé dans l’eau. Mais il reconnaissait cette chevelure. Carrick. Il était mort. McGregor sentit alors la peur le gagner. Il regarda par-dessus son épaule, comme s’il avait sentit une présence qui l’observait. Mais il n’y avait rien. Rien que la brume qui l’entourait toujours.
Il était seul. Seul avec l’océan. Seul avec son vieil ami. Son vieil ami qui venait de prendre la vie de Carrick. Les yeux du vieux marin s’emplirent de larmes.
©Clément Bollenot, tous droits réservés, 2014.
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je vous découvre et j’aime beaucoup!!
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Un grand merci pour votre message ! 🙂
Comment m’avez-vous découvert ?
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Sur le site d’Eric (si je ne me trompe pas) Aphadolie, que j’aime beaucoup!
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