Avant d’écrire Kilda et en farfouillant sur le Net, je suis tombé sur une bande dessinée en deux tomes intitulée Saint-Kilda. Une aubaine au moment ou je me documentais sur le sujet. Cette lecture m’a passionné. L’intrigue est assez intéressante et le coup de crayon nous plonge immédiatement dans une ambiance que j’entrevoyais déjà et qui n’a fait que confirmer mes idées. Il ressort une puissance teintée de mélancolie de ces paysages grandioses. Les couleurs utilisées dans les planches de Saint-Kilda rappellent celles des pastels.
Londres, 1860. Darius Kingsley est un jeune étudiant en biologie, fils d’un riche industriel. Un mariage arrangé avec la fille d’un riche propriétaire et un poste à l’université, sa voie semble déjà toute tracée. Peu de temps avant la présentation de sa thèse, le jeune homme change radicalement de sujet et défend des idées proches de celles de Charles Darwin. Il fait alors scandale dans le milieu biologiste largement opposé à ces nouvelles théories. L’université le sanctionne lourdement : il doit partir en exil pendant deux ans sur l’archipel de Saint-Kilda, au nord de l’Écosse, afin de lui rendre une étude de la faune et de la flore locale. Accueilli froidement à son arrivée dans une communauté coupée du monde, Darius va peu à peu découvrir son nouvel environnement et faire la connaissance de Gwenvred et du pasteur Jacob. Rapidement le jeune étudiant se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond. Une atmosphère lourde de suspicion s’installe sur Hirta, rendue encore plus efficace par le cadre inhospitalier et fermé de Saint-Kilda.
Dans le second tome, Darius qui soupçonne une trahison a disparu et les rumeurs les plus folles courent à son sujet : a-t-il quitté l’île ainsi que l’affirme Jacob ? Inquiète Gwenvred l’amante du jeune étudiant décide de partir à sa recherche sur l’archipel. Elle le retrouvera blessé, atteint à l’épaule par une balle. Que s’est-il passé ? Réussiront-ils ensemble à vaincre les esprits de l’île ?
La lecture de cette BD est captivante. L’atmosphère y est unique, soignée et le scénario est tiré de faits historiques : l’Angleterre victorienne et ses certitudes ébranlées par le darwinisme au début, la communauté coupée du monde sur Hirta et son mode de vie par la suite. La présence de la religion avec le personnage de Jacob symbolise l’importante question de la spiritualité sur l’île. En effet, ce personnage renvoie directement au révérend John Mackay arrivé sur l’île en 1865. Pendant 24 ans il fit régner une discipline de fer sur Hirta. Ainsi, « il était interdit aux enfants de jouer et ils devaient avoir une bible sur eux où qu’ils aillent ». Visiblement la liberté de cette petite communauté n’était pas du goût de tout le monde. Au final, une très bonne lecture qui vous permet d’entrer dans l’univers si particulier de Saint-Kilda. Les deux volumes ont d’ailleurs été réunis en un coffret pour lequel on peut se permettre une petite pub ! 😉
Clément B.
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Génial. Très bonne idée d’achat. 🙂 sauf s’il est à la bibliothèque de ma commune !
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