La semaine dernière, nous avons appris le décès de Rachel Johnson, dernière native de St Kilda encore en vie. Plus qu’une simple disparition, cette nouvelle tragique symbolise la fin de la mémoire vivante de St Kilda. Il n’y a désormais plus personne issue de la communauté qui vécu sur l’archipel jusqu’en 1930. Ce fil rompu, c’est tout un pan de l’Histoire à jamais perdu. Une histoire bien singulière que celle de cette communauté qui résista pendant des siècles en quasi autarcie à la rigueur des éléments. Symbole de liberté ou d’utopie, c’est bel et bien la mémoire d’une page de vie unique en Europe qui s’est éteinte avec le départ de Rachel Johnson.
Nous vous proposons ici la traduction de l’article original paru le 7 avril 2016 sur le site de la BBC : Last surviving St Kildan Rachel Johnson dies.
La dernière survivante de St Kilda, Rachel Johnson, est morte
Par Steven McKenzie, reporter à la BBC Ecosse, Highlands et ses îles

Rachel Johnson, troisième à partir de la droite, avec d’autres habitants de St Kilda pendant une visite anniversaire à Hirta en 1980
©National Trust for Scotland
Rachel Johnson est née à St Kilda, sur l’île principale de Hirta en juillet 1922. Elle avait 8 ans lorsqu’elle, sa famille ainsi que les autres insulaires quittèrent l’archipel. Elle s’est ensuite installée à Clydebank et vivait là-bas jusqu’à sa mort cette semaine à l’âge de 93 ans (NDT : semaine du 4 avril).
St Kilda, qui se situe à 64 km au nord-ouest des Hébrides extérieures, fut évacuée alors que la vie là-bas devenait trop difficile. Le National Trust for Scotland, qui contribue aujourd’hui à la gestion de St Kilda, affirme que sa mort est « la fin d’une époque ». Les 36 derniers habitants de St Kilda furent évacués de l’archipel en août 1930, mettant fin à un millier d’années d’occupation ininterrompue de ces îles. La vie était devenue intenable et ses résidents trouvaient qu’ils étaient de plus en plus dépendants des approvisionnements venant du continent.

Rachel Johnson, de face au milieu, en bas, lorsqu’elle était une petite fille à St Kilda en 1928 ou 1929
©National Trust for Scotland
Alexander Bennett, du National Trust for Scotland déplore : « c’est un triste jour et vraiment la fin d’une époque que d’apprendre que la dernière native de St Kilda est décédée ». Et il ajoute : « Je suis vraiment privilégié d’avoir rencontré Rachel à plusieurs occasions. Elle était intensément secrète mais excessivement gentille. De la part du National Trust for Scotland et de tous ceux qui se sentent concernés par St Kilda, nous présentons nos condoléances à sa famille et nombreux amis ».
Pendant des siècles, St Kilda appartenait à une exploitation agricole avec Pabbay, une autre île et les insulaires payaient un loyer aux chefs du clan MacLeod. Les habitants de St Kilda faisaient pousser des récoltes et élevaient du bétail et des moutons. Ils chassaient aussi et ceci est bien connu, les oiseaux pour leur viande, leurs plumes et leurs œufs, sur les falaises à pic, comme celle de Stac an Armin, qui culmine à plus de 196m au dessus des flots.
Depuis 1957, des hommes vivent temporairement sur l’île principale de Hirta, occupant une base temporaire qui exploite une station radar militaire. Hirta est également très peuplée pendant les mois d’été par les chercheurs (archéologues), les bénévoles et les touristes.
Traduit de l’anglais par Valérie G., arrangements Clément B.
D’autres articles pour aller plus loin :
http://www.mirror.co.uk/news/uk-news/funeral-last-remaining-resident-st-7718524
https://www.pressandjournal.co.uk/fp/news/islands/881844/last-native-st-kildan-passes-away/
http://www.theguardian.com/uk-news/2016/apr/07/last-former-resident-st-kilda-dies-rachel-johnson
93 ans, c’est un âge honorable, surtout après une vie aussi rude.
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C’est sûr. Mais c’est très symbolique lorsque ça arrive !
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La fin d’une époque que les articles du site savent expliquer avec brio.
Cette disparition symbolique, emporte avec elle de nombreux mystères propres à ce lieu.
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Merci. En espérant que ça donne envie à d’autres personnes de s’y intéresser ! 😉
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