Bonjour à toutes et tous,

Pause poétique aujourd’hui : je suis très heureux d’avoir été publié dans le dernier numéro du poézine Traction-Brabant (T-B, numéro 79, juin 2018). Il s’agit cette fois-ci d’un texte militant, écrit très peu de temps après l’évacuation « calme » de Tolbiac, lieu moteur de la contestation de la réforme Parcoursup.

Je vous reproduis le texte ici et vous encourage à acheter ce numéro pour soutenir le remarquable travail de Patrice Maltaverne avec T-B et les éditions Le Citron Gare. Si vous voulez vous le procurer, n’hésitez pas à m’envoyer un message !

ci-gît la Commune Libre de Tolbiac
c’est ce qu’ils voudraient nous montrer
grilles fermées
amphis déserts
ascenseurs arrêtés
volets baissés
pourtant
les idées flottent encore sur les murs
il sélectionne nous occupons
            nous ne voulons pas le pouvoir nous voulons pouvoir
            le train des réformes ne passera pas
            l’éducation pas l’expulsion
            nos rêves sont désordre
le rêve d’éteindre la nuit
balayé au petit jour
cinq heures du matin un murmure
d’abord
ce qu’on veut bien entendre
et puis le bruit des bottes
quelques cris
il faut aller vite
cinq heures dix
ils progressent dans les étages
à cinq heures vingt
les coups pleuvent
expulsion méthodique dans le calme
six heures
l’ordre est rétabli
circulez y a rien à voir
les images tourneront en boucle
il faut faire peur
— et faire de l’audimat
c’est l’heure de l’exil
occuper la rue et étreindre la vie

soutien aux exilés !

 ©Clément Bollenot, 23 avril 2018