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Poétisthme #3

Bonjour à toutes et tous,

Il y a quelques temps, j’ai eu le grand plaisir de voir l’un de mes textes publié dans le troisième numéro de la revue Poétisthme, revue récente lancée par Loan Diaz, disponible à la lecture en ligne. J’ai demandé à Loan Diaz de nous présenter un peu Poétisthme, projet qui prend forme puisque l’appel à texte pour un 5e numéro est en cours. Loan Diaz nous parle de Poétisthme :

« J’ai imaginé la naissance du poétisthme à partir d’un chant orphique venu des enfers. Un appel en forme de lamentation de la part d’un Orphée  qui, crucifié sur sa lyre déplore l’appauvrissement de notre langage, le manque de poésie qui mutile la langue (sombrant dans l’instrumentalisation) et le quotidien… Le poétisthme (en tant que langage en invention) est la possibilité d’une réponse à cet appel.

POÉTISTHME, ce n’est donc pas qu’une revue, c’est aussi un vaste chantier du rêve – un rêve littéraire et social – qui tend à la construction d’un langage du cœur pour le cœur. C’est de cet idéal de lien entre les êtres qu’est née la notion et le nom de poétisthme, alliant la poésie dans son sens originel (création, fabrication) et l’isthme cette langue de terre qui brave les obstacles, la mer pour joindre deux continents… L’idée était d’une simplicité (c’est peut-être là toute sa complexité) insolente : se donner les moyens de créer un langage qui joint les êtres, et plus particulièrement ce qui palpite et insuffle la vie en eux, leur cœur.

La création d’une revue éponyme allait de soi, quoi de plus réunificateur qu’un lieu commun d’écriture ? De surcroît, j’accorde énormément d’importance au fait que POÉTISTHME soit un espace d’expression partagé sans jugement, sans censure, une ligne d’horizon où s’invente le poétisthme (en tant que langage), grâce aux contributions de chacun qui sont toutes sur un pied d’égalité. Ces feuillets accueillent une part de ceux qui y laissent un texte – chacun je le crois, fais un don de soi en partageant ce qu’il écrit, c’est une façon de s’exposer pour provoquer une rencontre avec celle ou celui qui lit. Une rencontre. C’est aussi cela que je voulais produire, une rencontre grâce au prisme de la poésie (quelque soit sa forme).

Je crois qu’il est essentiel de réapprendre à se retrouver (soi et autrui) quand les repères viennent à manquer. Si le poétisthme n’a pas vocation (car il n’est voué à rien, il ne fait que tendre vers un idéal partagé) à être un repère, j’espère au moins qu’ensemble – le temps de l’écriture, d’une lecture – nous pourrons en faire un refuge, avant de reprendre notre chemin, le cœur serein. »

Vous pouvez découvrir ici ce POETISTHME – Numéro 3. N’hésitez pas à le partager autour de vous, l’abus de poésie est excellent pour la santé !

Si vous avez peur d’ouvrir une revue de poésie, je vous reproduis ici mon texte que vous pouvez retrouver dans la revue, page 7 :

apprendre
l’existence au monde
se blesser
sur les champs de bataille
entre deux
averses
le visage couvert de boue
souffrir
sous la morsure de
l’hameçon
l’étrangeté du paradoxe de la vie
qui s’achève avant même d’avoir
commencé

©Clément Bollenot, 2017

Visages de pierre, ©Loan Diaz

7 réflexions sur “Poétisthme #3

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