St Kilda et l'écologie

Aimez nos îles, sauvez nos oiseaux

Dans un article précédent nous revenions sur les menaces qui pèsent sur les populations d’oiseaux marins de St Kilda. Nous vous proposons ici la traduction de l’article Love our islands, save our seabirds écrit par Karen Thorburn, une photographe écossaise. La jeune femme nous fait part de son inquiétude pour la survie des oiseaux marins dans l’archipel St Kilda qu’elle a l’habitude de photographier. Si le réchauffement climatique est une nouvelle fois mis en cause, Karen veut croire que tout n’est pas perdu pour autant.

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Depuis presque une décennie, je suis une fervente lectrice de Scottish Islands Explorer, le seul magazine dédié à l’exploration des îles d’Écosse. Tous les deux mois, un exemplaire de cette publication, 52 pages de papier glacé, illumine ma journée en arrivant sur mon paillasson, me fournissant une mine d’informations sur un large éventail de thèmes : festivals, photographies, récits historiques, idées de vacances et le non moins important quiz ! Je me suis abonnée à plusieurs magazines pendant toutes ces années mais Scottish Islands Explorer est le seul auquel je suis restée fidèle. Ce fut donc un immense privilège d’être invitée par son éditeur, John Humphries, pour écrire un article dans la colonne des invités dans le numéro en cours.

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Je suis membre du St Kilda Club depuis que je suis abonnée à Scottish Islands Explorer. Fondé depuis plus de cinquante ans, le Club encourage l’intérêt pour l’archipel écossais isolé de St Kilda, entretient l’amitié entre ses membres et lève des fonds pour le travail de conservation fait sur les îles. Après avoir distraitement retourné dans ma tête le contenu de mon article de la prochaine colonne des invités pendant un mois ou deux l’année dernière, j’ai été soudainement frappé par l’inspiration alors que je rentrais tard dans la nuit d’Édimbourg, de la maison de mes parents à Perth où j’avais assisté à la réunion annuelle du St Kilda Club en novembre. Alors que j’arrivais au bout de la M90 (autoroute), j’avais écrit l’article dans ma tête. Je n’avais pas aussitôt allumé puis éteint l’ordinateur portable, que je terminais un premier brouillon peu après minuit. Quelques sept mois plus tard, j’avais l’honneur de voir mon nom et mon article complété d’un selfie pris lors d’un voyage en bateau dans les îles juste à côté de celui de l’éditeur !

Vous devez vous procurer un exemplaire du magazine pour lire mon article en entier mais pour ceux d’entre vous qui n’avez pas assez de chance pour vivre sur les rives de nos îles, je vous éclaire un peu sur le contenu. Je commence par demander pourquoi nous aimons nos îles et offre des réponses basées sur la sensation d’évasion que je ressens à chaque fois que je descends d’un ferry au début des vacances. Les îles offrent un répit temporaire à nos vies quotidiennes mais elles deviennent de moins en moins capable de fournir une évasion au défi mondial sans précédent du changement climatique. Cette année, l’archipel écossais de St Kilda –seul site écossais au patrimoine de l’Unesco – célèbre le trentième anniversaire d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco qui valorise ainsi la richesse de sa biodiversité avec la reconnaissance de sa population des moutons sauvages de Soay ainsi que des deux sous-espèces endémiques que sont le roitelet de St Kilda et le mulot de St Kilda. Et bien sûr sa vaste colonie d’oiseaux marins.

Les Fous de bassan à Boreray -©Karen Thorburn

Les Fous de bassan à Boreray -©Karen Thorburn

J’ai visité pour la première fois St Kilda en 2006 en tant que membre d’une réunion de travail organisée par les propriétaires des îles, le National Trust for Scotland. Puis ensuite je fus alarmée lorsque j’entendis directement des garde forestiers de quelle façon les macareux adultes luttaient pour nourrir les jeunes, puisque les mers qui se réchauffent emportent leur principale ressource de nourriture – les lançons – plus loin au nord. Dix ans ont passé et la situation ne s’est pas améliorée. Le macareux, un des oiseaux que nous aimons le plus -et personnellement mon préféré-, a été placé sur la liste rouge des espèces menacées. Les mouettes luttent également, avec un seul poussin tout juste couvert de plumes observé sur quatre nids occupés à St Kilda en 2015. Or il devrait normalement y en avoir des centaines ! Malheureusement, il semble que le changement climatique est devenu un fait inévitable dans nos contrées et la vie insulaire et St Kilda ne fait pas exception.

Les macareux doivent faire face à un avenir incertain car le changement climatique réchauffe petit à petit les mers autour des îles écossaises.

Les macareux doivent faire face à un avenir incertain car le changement climatique réchauffe petit à petit les mers autour des îles écossaises -©Karen Thorburn

Par pure chance, mon article en tant qu’invitée dans  Scottish Islands Explorer n’aurait pas pu moins parfaitement tomber et ma question ouverte «  pourquoi aimons-nous les îles écossaises ? », ne pourrait pas être moins appropriée. S’occuper de cet emblématique groupe d’îles, conserver son patrimoine culturel et surveiller la faune et la flore, coûte au National Trust for Scotland 270 000 livres sterling par an. Ce mois, l’œuvre de bienfaisance a lancé un appel Love Our Islands pour tenter de lever des fonds pour la conservation historique en cours et le travail environnemental sur St Kilda. Je conclus mon article en tant qu’invitée par une réflexion finale sur le changement climatique : « Il y a trente ans que des actions décisives auraient dû être faites mais ce n’est pas trop tard pour un changement positif et effectif aujourd’hui, pour aider à protéger ces îles que nous aimons ». J’encourage tous les visiteurs des îles et tous les amoureux des animaux à prendre un moment pour visiter le site Internet du National Trust for Scotland intitulé  Love Our Islands et à réfléchir pour y faire un don. Sinon, pourquoi ne pas devenir membre du St Kilda Club et rejoindre une communauté de personnes qui aiment les îles écossaises et qui sont impliquées dans le travail du National Trust for Scotland qui aide à assurer un avenir positif pour ce lieu spécial dans notre monde en perpétuel changement ?

L’édition de juillet/août 2016 de Scottish Islands Explorer est disponible à la vente dans les magasins pour seulement 3.95 livres sterling et le blog que tient quotidiennement l’éditeur vaut vraiment la peine d’être lu. La réunion St Kilda Club en 2016 se tiendra au zoo d’Édimbourg le samedi 26 novembre. J’espère vous voir là-bas.

Article original Karen Thorburn, traduction Valérie G.,  arrangements Clément B.

 

9 réflexions sur “Aimez nos îles, sauvez nos oiseaux

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